Un essai philosophique sur la respiration

Cet article s’adresse à toutes celles et ceux qui ne croient plus à l’avenir, à ceux qui ne comprennent pas, à ceux et celles qui ont peur, à tous les chercheurs de vérité.

Elle s’adresse avant tout à tous les participants de la dernière retraite méditative à Bali, à tous les participants de nos méditations mensuelles, à tous ceux et celles qui pratiquent les exercices de pranayama et de méditation sur ma chaine YouTube  et à tous ceux et celles qui veulent découvrir le sens profond de leurs actions guidées par la peur, la douleur et la souffrance.

Je vais vous faire un essai philosophique, quelque chose de très simple et pratique. La respiration est à notre portée, et c’est pourtant quelque chose à laquelle la plupart d’entre nous accorde peu d’attention, mais aussi peu d’importance. Et de manière philosophique et très subtile, vous découvrirez que ce que vous vivez en ce moment-même a toujours été ainsi en vous, depuis votre naissance. Alors je vous invite à vous poser, à écouter et méditer.

Quel est alors cet essai philosophique ? Il s’agit du secret de la respiration et de la vérité qui s’y cache.
Bien que nous respirions toute notre vie, très peu d’entre nous accordent beaucoup d’attention à ce souffle vital.

Les premières questions autour de la respiration

meditation

Comment je respire ?
Comment respirez-vous ?
Combien de respirations par minute ?

Il devient alors évident et simple à comprendre que si vous n’accordez pas une attention toute particulière et journalière à votre respiration, alors vous ne serez pas capable de découvrir la vérité de ce processus de respiration.

Nous faisons constamment référence à l’importance de prêter attention à la respiration dans notre pratique de méditation.

Ce n’est pas quelque chose qui ne peut être fait que sur le zafu de méditation. Cela peut se faire sur les toilettes, dans le bus, la file d’attente au supermarché, au travail, à l’école, … où que vous soyez, remarquez-vous ce souffle, et y réfléchissez-vous?

Que représente réellement la respiration? Quel est son secret ?

Homme qui regarde au loin

Pour commencer, je vous propose une observation analytique quantique qui tire sa source de l’ancien bouddhisme.
Premièrement, nous pouvons voir que la respiration va et vient.

Deuxièmement, nous pouvons également remarquer que la respiration a des qualités particulières, elle peut être courte, longue, légère ou profonde.

Au-delà de cet examen très simple, vous êtes maintenant prêt à explorer profondément votre propre souffle , ce qui permettra de découvrir ce à quoi vous n’avez pas encore porté attention.

Très peu d’entre nous approfondissent la compréhension, l’examen ou l’enquête de sa propre respiration. Vous allez devoir vous élever à un niveau de conscience plus fin, pour noter certaines choses qui ne sont peut-être pas encore éveillées en vous, concernant votre respiration.

Il est très facile d’observer ce processus respiratoire qui se déroule à chaque seconde, à notre insu, c’est à la portée de tout le monde. (Je vous propose un exercice dans la vidéo).

La vérité d’un phénomène 

Personne regardant la glace

Maintenant, pour en comprendre son secret, il va vous falloir plus qu’une simple observation. Il va falloir y porter une attention profonde et très détaillée. Porter son attention sur le processus de votre respiration, c’est quelque chose qui doit se faire en tout temps si vous voulez en découvrir le secret. Mais je vais vous offrir un raccourci :

Tout d’abord, essayons de comprendre ce qu’est la vérité d’un phénomène

  •  Le souffle, c’est un phénomène, un phénomène physique.
  •  Un objet devant les yeux, c’est un phénomène, un phénomène physique.
  •  Un ressenti, c’est un phénomène, un phénomène physique.
  •  Une idée, c’est un phénomène, un phénomène mental.
  •  Un rêve, c’est un phénomène, un phénomène mental.

Que représente la vérité d’un phénomène?
En soi la vérité, d’un phénomène n’existe pas tant que nous ne lui accordons pas d’attention.
(Je vous propose un autre exercice dans la vidéo).

D’un point de vue philosophique et logique, tous les phénomènes n’existent pour nous que lorsque nous leur portons une attention. L’attention apporte aux phénomènes leur réalité. L’attention met en évidence les secrets cachés et la vérité sur tous ces phénomènes.

La compréhension de la souffrance humaine se trouve dans le processus de la respiration

 

Femme qui inspire

Ce que nous allons découvrir, c’est le secret de la respiration. Son secret, c’est que toute la vérité et la compréhension de la souffrance humaine et donc de votre souffrance aussi, se trouve et prend sa source dans la respiration, elle-même. Même si vous n’avez aucune autre pratique spirituelle ou psychologique, la respiration à elle seule peut suffire à éclairer votre conscience sur la réalité de la souffrance, de votre souffrance. Car la respiration est issue d’une cause de souffrance intense et répétitive.

Vous pouvez vous demander comment est-ce que c’est possible ? Comment peut-on souffrir en faisant un acte simple et automatique, comme respirer ?

Pour commencer, essayez simplement d’arrêter de respirer 10 minutes, 5 minutes, 1 minute! ce n’est pas si facile n’est-ce pas ? Maintenant, considérez votre processus de respiration en détails.
Lorsque vous inspirez et expirez, accordez simplement toute votre attention à la respiration.
(Je vous propose un 3eme exercice dans la vidéo.)

La respiration du point de vue biologique

Naissance d'un arbre

Est-ce que vous remarquez, quand vous inspirez,  ce sentiment secret de profonde satisfaction. Vous le ressentez ? 

Que se passe-t-il ? Et bien, si les poumons n’ont pas d’air, ils deviennent anxieux, et ce message d’anxiété va au cerveau, indiquant alors une possibilité immédiate d’un dysfonctionnement des poumons dans leur capacité à reprendre de l’air.

Pourquoi cette anxiété nous arrive-t-elle au cerveau ?

Tout simplement car nous avons un fort désir de survivre et un fort désir d’exister en tant qu’être conscient, en tant qu’être respirant. Ce désir ne peut être mis à part, juste dans un seul endroit de notre cerveau ou dans notre corps. Il désire s’inscrire dans tout l’espace de notre corps, dans chacune de nos cellules et dans notre esprit.

Chaque cellule de notre corps veut survivre et toutes coopèrent pour donner ce message aux poumons et au cerveau parce que chaque cellule dépend de l’oxygène quelle reçoit. Lorsqu’il n’y a pas d’oxygène disponible, la cellule devient agitée, cette agitation est transmise au cerveau et aux poumons. Cette agitation dit : “Respire, respire ! ».

Donc, on peut, juste par l’observation de notre respiration, comprendre que le désir premier de notre vie prend sa source dans nos poumons. C’est ici, qu’il se construit. Il est en quelque sorte le désir primordial qui surplombe tous les autres désirs de nos vies.

La respiration nous unifie

Union

 

Ce désir est ancré au fond de nous tous, c’est ce qui nous unifie, nous rend égaux et commence au tout premier moment de notre naissance.

Quand nous voyons un bébé et que nous le regardons nous avons envie de dire :

“Aah ! Regardez ce bébé, il est doux, il est si innocent, si calme… ” Et bien qu’ils soient en effet innocent, calme et gentil sur le moment, il a également beaucoup de douleur. Et toutes ces douleurs prennent leur source dans un certain désir.

Ce bébé ne peut pas s’exprimer par des mots, alors il pleure et ça attire l’attention de tout le monde autour de lui. Et bien que le bébé ne puisse pas prévoir le désir, il le ressent, il ressent ce désir naître et ce désir va devenir un besoin, tel que la faim, le besoin d’avoir chaud par exemple, et ce même désir, s’il n’est pas comblé, va augmenter.

Nous sommes tous nés avec ce désir primordial.

C’est la raison d’ailleurs, pour laquelle les Bouddhistes disent qu’au tout premier instant de notre existence, ils emploient le terme d’ailleurs de renaissance, notre première sensation est la souffrance. Car même notre respiration semble être guidée et dépendante du désir.

Le désir subconscient cache dans la respiration

Femme qui supplie

Lorsque nous respirons, nous accomplissons ce désir, ce désir subconscient,  qui est un manque à respirer, une tendance à vouloir respirer consciemment.

Si vous deviez ne pas respirer pendant par exemple 2, 3 minutes, permettez-moi de vous dire alors que vous feriez une expérience d’agitation aiguë, de peur, de panique, vous serez alors consciemment anxieux ou anxieuse, et cette anxiété, qu’elle soit inconsciente ou consciente, est une souffrance. L’anxiété n’est rien d’autre qu’une forme de souffrance.

Cette souffrance primordiale, nous allons la découvrir, inclue toutes nos souffrances dans nos vies.
La souffrance a de nombreux niveaux. L’anxiété inconsciente révèle plusieurs formes subtiles de souffrance.
Nous n’avons pas toujours à vivre de grandes souffrances telles que la maladie, les troubles mentaux issus d’expériences douloureuses. Chacun d’entre nous expérimente l’anxiété subtile dans son quotidien.

Ce surplus de souffrance, c’est une souffrance subtile associée à la respiration et lorsque nous respirons, l’anxiété s’efface lentement, et nous pouvons alors expérimenter une certaine quantité de satisfaction et de confort.
Et avec le sentiment de sécurité.
De sécurité et je dirais aussi de bonheur momentané, ce n’est pas un énorme bonheur, mais nous sentirons comme une forme de satisfaction à chaque fois que nous allons inspirer.

Essayez !

En fait nous ressentons un sentiment de satisfaction proportionnel à l’anxiété.
Essayez souffle bloqué 10 secondes à 30 secondes.
Comme vous l’avez expérimenté, nous avons juste effacé l’anxiété inconsciemment en inspirant.
Et après avoir respiré consciemment, nos poumons se remplissent d’air. Ce même air qui vient juste de nous donner une satisfaction supplémentaire.
Mais après avoir eu cette satisfaction, cette même respiration va nous apporter une insatisfaction.

Insatisfaction/ satisfaction : la boucle de la respiration

Spirale

Mais pourquoi ?  Pourquoi avons-nous une satisfaction lorsque nous respirons qui est suivie par une insatisfaction ? Dit autrement, si satisfaction il y a, ça veut dire que nous étions déjà dans une insatisfaction…

Alors continuons à explorer ce processus.

Lorsque nos poumons deviennent pleins, il nous est possible de retenir le souffle pour quelques instants, peut-être une minute, peut-être deux, ou plus pour les apnéistes. 

Lorsque nous retenons notre souffle, nous nous sentons mal à l’aise, nous nous sentons oppressés dans nos poumons, nous ressentons une pression inconfortable
Que se passe-t-il à l’intérieur ?

L’oxygène rentre et le CO2 présent doit sortir.

Les poumons ne peuvent pas tenir ce CO2 pendant très longtemps avant d’envoyer un message au cerveau et le cerveau envoie un autre message aux poumons, il dit : “poussez, rejetez le CO2 ! Poussez-le dehors!”
Au fur et à mesure que le poumon maintient la respiration, pendant ce temps, nous pouvons commencer à ressentir une anxiété et si ça dure plus longtemps, alors nous aurons une grande sensation de panique.

Mettez la vidéo en pause et essayez !

Donc, respirer est un épiphénomène qui transforme l’insatisfaction en satisfaction et vice et versa. Ainsi la même respiration, qui au début nous apportait satisfaction,  commence à faire pression et nous apporte insatisfaction, puis anxiété.

Nous vivons une forme de frustration. Le souffle naît et grandit en nous apportant une satisfaction, un certain bonheur, puis il vieillit, et se meurt en nous apportant une insatisfaction qui traduit par une anxiété.
Et ce même cycle, à chaque instant, durant toute notre existence se répète et se répète encore.

Exemples :

  •  Lorsque nous inspirons, nous éprouvons de la satisfaction. Lorsque nous expirons, nous éprouvons de l’insatisfaction, de la frustration ainsi que de l’anxiété.
  •  A la naissance, nous avons de la satisfaction. A contrario, lorsque nous mourrons, une insatisfaction, une frustration, et une anxiété est présente.
  • Lors de notre vie quotidienne habituelle, une satisfaction est présente. Si survient un changement radical de nos habitudes, une insatisfaction, une frustration et de l’anxiété peuvent apparaître.
  • Lorsque nous sommes libres dans nos actions du quotidien, nous éprouvons de la satisfaction. Cependant, en période de confinement, une insatisfaction, une frustration, une anxiété se fait ressentir.

Chaque moment de toute notre existence, chaque respiration nous amène à un nouveau moment.

La souffrance de nos cellules

Peur en nous

Cette action, est le cri de souffrance des 100 mille milliards de cellules qui composent notre corps qui ont besoin de cet oxygène et de se débarrasser de ce dioxyde de carbone.

C’est un désir profond.

Que nous amène ce désir?

Tout d’abord, c’est ce désir qui nous amène à faire entrer de l’air. C’est aussi cette envie qui nous oblige, qui nous force à pousser le dioxyde de carbone à l’extérieur.

Enfin, le désir d’avoir, de ressentir, nous rend heureux.  Lorsque nous n’avons plus, ou ne ressentons plus, c’est donc le désir qui nous rend triste. Alors dans le désir lui-même, il y a un moment de tristesse et un moment de joie.
A chaque respiration, lorsque nous y prêtons attention, nous découvrons qu’il y a une vérité, une vérité établie.
Nous avons toujours de la cupidité, un désir immodéré, un désir permanent et inconscient.
La respiration nous dévoile une autre vérité. Celle-ci est qu’il y a toujours cette satisfaction dans cette insatisfaction.

La respiration et l’impermanence

impermanance

Et il y a une troisième vérité. Nous vivons tous ce qu’on appelle le vieillissement. Un autre nom plus adapté au vieillissement serait : des années d’amélioration.

Il faut saisir qu’en raison de l’impermanence, ces sentiments de joie et de tristesse s’élèvent et cessent toujours. C’est à cause de l’impermanence que nous avons le désir d’inspirer et le désir d’expirer.

Inspirer tout d’abord, à l’intérieur et comme un souffle est impermanent, nous devons expirer vers l’extérieur.

Et puis nous devons respirer à nouveau.
La ​​nature de l’impermanence est de forcer quelque chose à se répéter encore et encore, et toujours. Quand quelque chose se passe, quand quelque chose se crée, même une aide, même un virus, une maladie, une douleur, ça ne dure pas, ça disparaît. Ca s’évanouit. Et nous devons le répéter encore et encore, encore.

Lorsque nous regardons attentivement la respiration. Nous commençons à réaliser qu’il n’y a rien dans cette vie que nous ne faisons qu’une seule fois. L’impermanence provoque donc les choses à l’infini. Elle provoque la répétition encore et encore.

On peut alors se poser la question, mais qu’en est-il de la naissance?  Et qu’en est-il de la mort ? Elles ne se répètent pas. Elles n’arrivent qu’une seule fois. Mais le fait est que la naissance et la mort ne nous arrivent pas qu’une seule fois : nous pouvons voir cela, quand nous observons notre respiration.

Les 3 types de morts

cimetière

La naissance a lieu à chaque fois que nous inspirons. La mort a lieu à chaque fois que nous expirons.
Comment faut-il le comprendre ? Il existe trois types de mort :

  •  Le premier est la mort momentanée. La mort du moment. Cela se produit des milliards de fois par seconde.
  •  La ​​seconde est la mort conventionnelle. La mort du corps.
  •  Et la troisième est la mort dite de la coupure.

Coupure de l’existence, coupure du processus de renaissance et de mort. Ce processus infernal est appelé le samsara dans le bouddhisme tibétain, le bouddhisme traditionnel et l’hindouisme qui est le cycle de la vie, de la mort et de la renaissance

Comprendre le secret de la vérité de la respiration, et vivre ces multiples morts momentanées nous aide à faire face plus tard à la mort conventionnelle. Quand nous regardons profondément quoi que ce soit, (dans notre cas la respiration), nous voyons que chaque instant change.

Il n’y a rien, rien, par conséquent, pour nous, à conserver. Tout change. Tout est changement, tout est mouvement, tout est transformation. Et nous devons accepter cette loi irréfutable de l’existence dans le monde dans lequel nous vivons et non lutter contre elle, ou vouloir garder nos anciens dogmes, nos anciens modes de fonctionnement.

Quand nous voyons cette vérité, nous arrivons à comprendre que la mort conventionnelle n’est rien de plus que ces morts temporaires, que ces morts momentanées. Lorsque nous inspirons, nous ne savons pas vraiment si nous allons mourir ou pas à ce moment précis, mourir d’une crise cardiaque, d’une infection, ou de toute autre chose. De même, lorsque nous expirons, nous ne savons pas si nous pourrons encore respirer à nouveau.

Nous ne le savons pas. Personne ne le sait. Aucun scientifique au monde, aucun docteur au monde ne peut le prédire.

La respiration est une mort et une naissance naturelle

papillons qui buttinent

Le moment de la mort est si naturel, si réel, si rapide. Cela nous arrive tout le temps. Si nous gardons cela à l’esprit, nous en comprendrons la vérité. Ensuite, lorsque la mort conventionnelle approchera, nous n’en aurons pas peur. C’est la même chose qu’une mort momentanée.

La mort conventionnelle va juste être suivie d’une autre naissance conventionnelle. Une renaissance dans une nouvelle destination. L’objectif ultime bouddhiste n’est de jamais renaître. Pourquoi cela ? Parce que si vous n’êtes pas né, vous ne pouvez pas mourir. Si vous naissez, vous allez toujours mourir. Vous recommencerez toujours.

La mort et la naissance sont la souffrance. La répétition de cette même mort et de cette même naissance est la souffrance. La répétition de nos mêmes actes personnels, spirituels, de nos mêmes actes de société, de nos mêmes décisions politiques mène à la souffrance.

En fin de compte, nous cherchons à mettre un terme à la répétition de la mort momentanée et à la mort conventionnelle. L’envie, l’avidité et le désir doivent s’arrêter. Pourtant, tant que nous ressentons le désir, que nous fassions quelque chose de sain, d’avantageux ou de préjudiciable, quoi qu’il arrive, la frustration et la souffrance continueront de se reproduire depuis ces deux morts conventionnelles et momentanées. Elles continueront de se reproduire. Ce processus doit être arrêté, doit être réduit au silence, à la paix.

Nous pouvons donc maintenant voir que nous avons toutes ces leçons cachées en nous au travers du processus de la respiration.

Les deux principaux enseignements de la respiration

livre ouvert

Les deux principaux enseignements sont qu’il y a du désir, et que la souffrance est causée par ce désir. Et tout cela, y compris la respiration, est une souffrance.

Nous pouvons également voir la fin de la souffrance et les causes de la souffrance dans le processus de la respiration. C’est ce que nous pouvons appeler la science de la respiration.

En fait, vous venez de le faire avec des allées et venues sans vous rendre compte. Certaines personnes penseront : je suis humain, je dois contrôler ma respiration. C’est le désir naturel. Ce n’est pas vrai.

Vous pouvez simplement la regarder sans la contrôler, sans rien décider du tout. Quand on regarde simplement le souffle, quand on le note, quand on observe le souffle comme il se présente et comme il s’en va, nous pouvons éprouver une satisfaction durable : un manque de désir, pas d’envie, même pas pour la moindre petite chose. C’est une expérience de paix. La véritable paix est la cessation, le silence de toutes les constructions mentales, de tous les conditionnements, de toutes formations, et de tout processus, de toutes les activités mentales.

La respiration, elle-même est un processus de conditionnement construit par le mental.

Lorsque nous inspirons, si nous sentons un désir, nous pouvons l’abandonner tout de suite. Ensuite, nous sentirons une sensation agréable. Le désir lui, s’en ira.

La tendance sous-jacente dans le sentiment agréable est le désir, alors l’envie arrive. La tendance sous-jacente aux sentiments désagréables est le rejet, l’aversion. La haine découle de la douleur. Il y a une tendance sous-jacente à la haine qui est de croître lorsque vous ressentez de la douleur ou de la frustration. Mais seulement lorsque vous n’en êtes pas conscient.

Si vous êtes conscient de la douleur, notez simplement cette douleur, étiquetez cette douleur en disant mentalement douleur, douleurAlors l’aversion, la haine, le rejet, la répulsion, l’opposition disparaîtront. Vous pouvez dorénavant passez uniquement quelques jours seulement avec cette douleur à la regarder et vous dire : cela aussi est impermanent. Si ce que vous vivez aujourd’hui est difficile ou douloureux, faites-en l’expérience.

La tendance sous-jacente au sentiment de neutralité est l’ignorance, la confusion, l’incertitude.
Pourquoi est-ce ainsi ? Parce que le mental scanne et il est programmé pour le plaisir. Si une sensation neutre arrive, il se débarrasse de cet objet mental qui fait naître une sensation neutre et prend un autre objet mental. Il néglige donc l’objet actuel parce qu’il veut qu’un autre objet soit connecté au plaisir.

Cela fonctionne pour toute annonce que l’on reçoit, pour toute prophétie que l’on nous raconte, pour toute vérité ou pseudo vérité que l’on veut nous faire entendre. Si cela ne reflète pas la réalité que nous nous sommes créée, et si cela ne crée pas de plaisir en nous, alors il y a un rejet automatique parce qu’il regarde loin dans le futur, un présent qui n’existe pas, le mental néglige alors le présent.

Il rejette l’objet à cet instant précis, donc il n’en apprend rien, ne sait rien à son sujet. Ne pas savoir, c’est ignorer.

Il y a donc une tendance latente à l’ignorance.

La respiration et le moment présent

soleil

C’est pourquoi je vous invite à ne rester que dans le présent et ne pas partir dans des histoires imaginaires du futur quelles qu’elles soient. Personne absolument personne ni professeur, ni scientifique, ni Guru ne peut savoir ce que demain sera. Alors n’allez pas dans un lieu où le sol n’est pas sûr. Restez ici, souriez, vivez, et partagez votre amour.

Bien sûr, toutes les sensations agréables n’ont pas cette tendance liée au désir. Tous les sentiments désagréables et douloureux n’ont pas cette tendance sous-jacente à la haine, et tous les sentiments neutres n’ont pas non plus une tendance sous-jacente à la confusion.

Cela dépendra de votre état de conscience ou d’inconscience à ces sentiments.
Alors, comment peut-on avoir un sentiment de plaisir sans avoir ensuite un sentiment douloureux qui lui est associé?
Pour un désir croissant, sera associé une envie croissante.
Lorsque ce désir s’arrête, cesse alors l’attachement et vous pourrez voir grandir la paix.

Ce sentiment paisible est en soi un sentiment agréable, une sensation agréable. Dans ce sentiment paisible, il n’y a aucun désir, aucune tendance sous-jacente, car aucun attachement. C’est ce qui est appelé le bonheur sans désir ou cupidité. C’est un bonheur spirituel. Ce bonheur n’est pas de ce monde.
Il n’est lié à aucun phénomène physique et aucune création mentale.

Un sentiment spirituellement désagréable

De même, nous pouvons avoir un sentiment spirituellement désagréable et douloureux, sans haine, ni aversion, ni répulsion.

Par exemple, nous pouvons concentrer notre esprit sur notre respiration. En agissant ainsi, il devient alors possible de contempler l’impermanence. Et donc de décider d’abandonner la cupidité et ainsi de suite. Cela peut se produire pendant de longues périodes.

Pourtant, vous n’obtiendrez peut-être toujours pas la paix escomptée. Si cela se produit, vous pourriez avoir un sentiment de frustration désagréable de ne pas avoir atteint cette paix. Mais c’est sans haine. C’est sans aversion, c’est sans irritation.

Le méditant comprend donc, au lieu de s’énerver, ou d’être déçu. Il dira : je dois faire plus d’efforts, je dois poursuivre. Cette expérience devient donc un encouragement pour le méditant à pratiquer plus rigoureusement, plutôt que de se fâcher. C’est pourquoi, c’est une sensation assez désagréable et douloureuse mais sans haine, sans aucune tendance sous-jacente à l’aversion.

C’est une utilité utile, ce sentiment désagréable, ce mécontentement. Il peut stimuler un sentiment d’urgence, une certaine vigueur pour s’entraîner davantage, mais sans désirer un résultat.

Si vous continuez avec honnêteté et ardeur à suivre cette pratique dans votre vie quotidienne, vous trouverez une expérience momentanée de la cessation de la cupidité, de la haine et de l’illusion. Et cette aversion et cette confusion cesseront tout de suite. À ce moment-là, cela vous apportera un sentiment de paix énorme.

C’est un arrêt momentané de la souffrance. Juste être là avec le souffle et sa respiration, et rien d’autre n’est nécessaire. C’est ce qu’ont vécu tous ceux qui ont pratiqué Anapanasati sérieusement avec moi, par exemple.

Temporairement, nous faisons l’expérience de la béatitude juste une fraction de seconde, béatitude parfois appelée le Samadhi ou le Nirvana. Cette expérience nous donnant une indication, un avant-goût de ce à quoi ressemble le Samadhi ou le Nirvana.

Pour chaque instant où nous lâchons prise sur nos désirs, nos avidités, ou l’envie de respirer, nous expérimentons cette paix absolue.

Nous pouvons le voir en concentrant simplement notre esprit sur la respiration. Nous sommes toutes et tous sur le chemin qui doit nous mener à la réalisation de cette paix absolue, cette paix intérieure. N’est-ce pas ce que vous recherchez vous aussi intrinsèquement au-delà de toute expérience de vie ?  Cette paix en vous ? Cette paix sur cette terre ?

Respirer en pleine conscience

conscience

Respirer consciemment, c’est le chemin le plus complet et le plus évident qui mène à la libération. Nous n’allons pas détailler ce chemin ici, mais notez que cela se produit uniquement dans le processus de respiration.

Nous comprenons par la respiration qui entre et qui sort, la frustration qui la motive, le désir qui la conduit et c’est ce qui cause la souffrance, votre souffrance. Toute notre souffrance s’explique par cette envie de respirer. Et cela se trouve juste dans ce minuscule et microscopique exemple que je viens de vous décrire concernant la respiration.

La cause de la souffrance est cette petite cupidité que nous avons lorsque nous voulons inspirer et la fin de la souffrance est le petit passage que nous expérimentons à la fin de l’expiration.

Cette compréhension se trouve dans la méditation Anapanasati, dans ces 16 étapes. Mais la méditation n’est qu’un outil car cette compréhension est accessible en soi sans forcément faire cette méditation.

Respirez simplement en étant conscient et vous pouvez avoir un aperçu, une nouvelle vue, le premier effet du Samadhi.

Nous ne pratiquons pas toujours chaque pas , séquentiellement dans cet ordre, ils sont listés habituellement lors de la pratique, mais c’est juste pour que vous puissiez savoir quoi prendre pour le moment, en fonction de ce dont vous avez besoin.

La cuisine et la méditation

Ustensil de cuisine

C’est la même chose avec nos ustensiles de cuisine. Nous avons tendance à les organiser soigneusement dans notre cuisine.

Ces ustensiles, ces casseroles et poêles, les cuillères, les fourchettes ont leur propre place, tout est à sa place. Nous les rangeons et organisons tout, magnifiquement, chaque jour. Mais lorsque nous commençons à cuisiner, nous n’utilisons pas nécessairement les outils dans l’ordre dans lequel ils sont rangés. Nous prenons tout ce qui est nécessaire et nous l’utilisons. Par exemple, si nous avons besoin d’un couteau, nous l’utilisons.  Si c’est un pot dont nous avons besoin, nous le prenons. Enfin, si nous avons besoin d’un verre, nous l’utilisons également.

De même, pour la méditation, ces outils sont pour nous une pause magnifique et extraordinaire.

Lorsque vous apprenez, vous apprenez étape par étape, pas à pas. Dans de bonnes conditions, avec un beau discours, une vue claire, une belle motivation. Mais lorsque vous devez pratiquer, vous pouvez utiliser un ordre différent suivant le besoin qui se présente à vous. Voici donc un autre exemple du gain plus important contenu dans cette activité très simple qu’est l’observation de sa respiration.

Quelles que soient les expériences qui se présentent à nous, quoi que nous réserve la vie, fuir la réalité, ou entrer dans un déni, c’est sortir de sa méditation car la méditation, c’est être dans le présent. Si vous restez dans le présent et dans l’acceptation totale de ce qui arrive, et ce, quoi qu’il arrive, que cela soit d’origine naturelle ou humaine, les vérités se dévoileront toutes seules.

La pratique d’observation de sa respiration

gratitude spirituelle meditation

Alors si vous vous engagez dans cette pratique d’observation de votre respiration en maintenant votre attention, vous continuerez de grandir, d’évoluer quoi qu’il arrive et quoi qu’il se passe à l’extérieur. De plus, vous serez encore plus présent et conscient des évènements environnants, et alors que d’autres vivront dans la peur d’un lendemain incertain, vous serez celui ou celle qui les aidera à y voir clair. Car quand vous voyez clair en vous, vous voyez clair à l’extérieur de vous. Par conséquent, continuez de garder la joie de vivre, continuer de garder le sourire, continuez de respirer. Observez votre respiration matin, midi et soir. Observez son début, son milieu et sa fin.

Et pour tous ceux et celles qui veulent nous rejoindre, je mets à votre disposition mes programmes de méditation de un an, totalement gratuit.

Puisse la paix rester dans le cœur des êtres, puisse la paix régner en maitre sur la terre.

Mika

Mika Denissot

Prêt à prendre une initiative et rejoindre notre communauté ? Inscrivez-vous pour recevoir plus d’articles et d’infos de Mika Soul in a Mind sur l’art de la maitrise de soi et de l’émergence spirituelle



Tout ce que vous ne savez pas encore sur vous…

 

Où en suis-je maintenant ?

Reconnectez-vous avec vous-même et ceux qui vous entourent.

programme de meditation gratuite avec mika denissot

Restez dans la boucle des Soulminders

FacebookTwitterInstagramPinterestLinkedin Youtube