La méditation depuis quelques dizaines d’années est passé dans le domaine des sciences, ce qui en Occident a ouvert de portes, des esprits et des coeurs. On la voit désormais grandir et être présente un peu partout. Pourtant, dans ma pratique journalière et par les gens que j’accompagne au quotidien, en séminaire, en retraite, je me rends compte qu’il persiste encore des confusions qui brouillent la méditation. Bien souvent, les gens démarrent, se perdent puis arrêtent … car ils n’ont pas vraiment pris conscience de ce qu’était vraiment “méditer”. C’est ce que nous allons voir ensemble dans cet article, en quoi les mythes autour de la méditation ne devraient pas empêcher quiconque de la pratiquer :

Mythe 1 – Je n’arrive pas à ne plus penser

Je ne parviens pas à faire le vide dans mon esprit, à ne plus penser … Mais ce n’est pas un problème du tout ! En effet, à partir du moment où nous fermons les yeux pour observer ce qui se passe dans notre mental, nous allons tout simplement remarquer ce qui s’y passe à longueur de journée, à chaque seconde, à chaque instant, à notre insu. Comme nous le savons aujourd’hui, le cerveau est EN PERMANENCE submergé par des pensées, par des idées, qui ne sont que des réminiscences de notre mémoire.

Donc, vouloir à tout prix se vider la tête en arrêtant de penser c’est aller à l’inverse de la pratique méditative puisque cela nous fait entrer en conflit avec nous-mêmes, en recherchant quelque chose à atteindre sur le moment, ce qui déclenche alors l’effet contraire.

Ma suggestion, posez-vous juste sur votre respiration et observez ce qui se passe en vous. Vous avez des pensées négatives ? It’s OK ! Vous avez des pensées positives ? It’s OK ! Des pensées de joie ? Tout va bien ! Des pensées de peur ? Mais tout va bien aussi … C’est de toute façon ce qui se passe en vous durant la journée sauf que là, vous en prenez juste conscience. Et c’est seulement en étant conscient que vous pouvez développer ce dialogue avec vous-même, pour dans la vie quotidienne devenir de plus en plus présent à soi, aux gens qui vous entourent, à votre environnement.

Mythe 2 – Je ne sais pas faire la posture du lotus

Voilà comment dépasser l’idée préconçue comme quoi méditer exige absolument de tenir LA posture du méditant, genoux à plats au sol et les mains en position du lotus : je dirais que cela dépend du courant de méditation dans lequel vous êtes, ou si vous êtes religieux, ou de quelle secte de votre religion vous l’adoptez … Mais PEU IMPORTE puisqu’il existe diverses postures de méditation (voir plus haut à la minute 02:18 dans la vidéo qui accompagne l’article) :

– Assis au sol
– À genoux
– Assis sur une chaise
– Debout
– En marchant

Mythe 3 – Je ne peux pas méditer pendant 1 heure

Un autre mythe a la vie dure qui en conduit certains à délaisser la méditation est celui de se dire qu’il faut absolument méditer 1 heure, deux heures, trois heures par jour. Mais tout dépend de notre contexte. Évidemment, si nous décidons de rentrer dans une abbaye, un monastère ou un ashram en Inde, nous allons sûrement en faire pendant 3 ou 4 heures par jour (voire plus). Malheureusement au quotidien, nous ne disposons pas de 1-2-3 heures pour méditer. En revanche, nous pouvons facilement y consacrer entre 15 à 20 minutes. C’est un bon timing pour méditer de façon à se reconnecter à soi, se recentrer intérieurement.

Sinon, ce que j’aime énormément pratiquer : les micros-méditations. Cela dure entre 30 secondes – 1 minute, et permet de vous poser sur votre respiration durant ce laps de temps suffisant à la reconnexion ultra-rapide à vous-même. Elles s’avèrent très efficaces par exemple lorsqu’au travail vous êtes sur le point de passer d’une tâche à une autre. Cet exercice très puissant sert à se détacher de ce que vous venez de terminer pour vous mettre d’attaque à l’activité suivante, en pleine conscience et concentration !

Mythe 4 – Je ne suis ni croyant ni religieux

Croyez-vous que la méditation s’appuie nécessairement sur une pratique religieuse ? Nul n’est besoin d’être religieux, ni de faire partie d’une religion particulière pour intégrer l’art de méditer dans sa vie personnelle. Il suffit juste de s’assoir, de fermer les yeux et de respirer, non ? Je pense que les 7.5 milliards d’être humains ont cette capacité et en même temps, j’ajouterais que nous avons tous la liberté de le faire. Bref, cette pratique millénaire n’appartient à aucune religion ou secte du monde, à aucune tradition, aucune aucune culture, aucune race. La méditation est à portée de tous et aujourd’hui je dirais même qu’elle est nécessaire à tout un chacun.

Mythe 5 – Je n’arrive pas à méditer les yeux fermés

C’est la grande question : les yeux ouverts ou les yeux fermés ? Regardez comment nous vivons notre existence : au cours de la journée, il y a des moments où nous gardons les yeux ouverts, comme maintenant en lisant cet article, et d’autres où nous les avons fermés, quand on nous fait un massage par exemple. Ou lorsque nous réfléchissons et que nous avons besoin de nous intérioriser. Sinon, à l’image d’un musicien : il va très bien pouvoir jouer les yeux ouverts, par exemple pour lire des partitions, faire ses accords ou regarder son public, mais aussi, s’il est expérimenté, jouer les yeux fermés. En s’intériorisant ainsi, il se plonge beaucoup plus profondément dans sa façon de jouer, dans sa musique, s’immerge dans son art.

Il en va de même pour la méditation, nous pouvons très bien méditer les yeux ouverts, les yeux fermés. Pour ceux qui préfèrent les yeux ouverts : ouvrez grands vos yeux et regardez très loin à l’horizon. Cela permet de rentrer plus profondément en soi et d’avoir une meilleure ouverture d’esprit. Ou sinon, garder les yeux ouverts en baissant les paupières aux 3/4 et en regardant juste devant vous, un peu vers le bas, ce sera un petit peu flou.

C’est une façon de rester connecté à son environnement ainsi que la réalité, pour ne pas entrer dans des hallucinations mentales. Enfin, vous pouvez aussi osciller entre les yeux fermés et les yeux ouverts : au milieu de la méditation, par moment il arrive que vous ne soyez pas bien intérieurement. Ouvrez les yeux un tout petit peu pour prendre contact avec la réalité, puis revenir en vous en refermant doucement vos paupières.

Mythe 6 – Je ne connais pas les positions des mains

(Pour les positions de mains, voir à la minute 09:43 la vidéo plus haut qui accompagne cet article.) Une autre position considérée comme étant significative est celle des mains. J’entends souvent : On m’a dit qu’il fallait à tout prix mettre le mains comme ci, puis comme ça … Là encore, c’est juste un moyen de nous reconnecter à notre corps, mais aussi savoir où nous en sommes corporellement et mentalement.

Il y existe bien sûr des mudras appelant des énergies particulières mais ce n’est pas l’objet de cette vidéo. Nous prendrons ici comme base le simple fait de positionner les deux mains l’une contre l’autre, formant un cercle ou ovale, en les posant délicatement devant notre corps, nos pouces se touchent. Cette délicatesse, juste par la légère pression, nous permet de garder un “centrage” de l’esprit. Si la pression devient trop forte, c’est que nous sommes en train de stresser. À partir de là, il convient de se relâcher de la tension dans les épaules, le long des bras et des jambes, dans le cou ainsi que la nuque.

Les doigts vers le ciel

Mais si dans cette position des mains, nos mains pointent vers le ciel, c’est que nous sommes sûrement en train de rêvasser, nous sommes rentrés dans une histoire mentale. Si c’est cela que vous ressentez par vos doigts, aucun problème, repérez juste dans quelle histoire vous êtes, puis recentrez doucement vos mains et reposez délicatement les deux pouces l’un contre l’autre.

Les doigts vers la terre

Sinon il arrive aussi que nos doigts descendent, et c’est que nous sommes en train de nous endormir et commençons à rêver, et il y a de fortes chances que le corps commence à s’affaisser aussi. Il suffit de ramenez le corps dans une position bien droite et remettre avec cette même délicatesse nos pouces l’un contre l’autre. Enfin, si c’est la position des pouces qui se défait, cela signifie que nous avons perdu notre connexion au souffle, ou à la concentration ou à la méditation. Revenons doucement dans la position initiale.

Peut-être préférez-vous méditer avec le dos des mains sur chacune de vos cuisses ? Vos pouces et index de la même mains se rejoignent. Mais pareillement à la posture des mains précédente, si ces doigts se lèvent vers le ciel, c’est que vous rêvassez, s’ils descendent c’est que vous êtes en train de vous endormir, s’ils se lâchent c’est que vous êtes déconnectés. Certains voudront parfois prendre des mudras pour accentuer la concentration, d’autres poseront juste leurs mains comme ils ont envie, peu importe. L’important c’est d’être présent à soi et à ce que l’on fait.

Mythe 7 – Je n’arrive pas à calmer mon esprit

Vouloir calmer son esprit, vouloir se relaxer, c’est vouloir faire quelque chose … alors que la méditation, c’est justement se poser et arrêter de vouloir être dans le faire, afin de mieux devenir dans l’être. Plus nous allons vouloir relaxer l’esprit et le mental, moins cela va se produire et le résultat sera totalement inverse. Donc je dirais, la meilleure attitude à adopter est tout simplement d’être ce que vous êtes sur le moment, de fermer les yeux, d’écouter votre environnement extérieur puis intérieur (ce qui se passe en vous), puis de vous posez dans votre respiration, sans rien brusquer.

Mythe 8 – Je ne peux pas méditer car j’ai mal au dos

Un autre fréquent : Je ne peux pas méditer parce que j’ai mail au dos. Mais comme on l’a vu, il y a plusieurs façons de faire de la méditation et les douleurs au dos ne doivent pas nous l’en empêcher. Si s’assoir en tailleur s’avère gênant, prenez une position allongée, ou prenez une bon fauteuil pour faire ce qu’on appelle la posture de la méditation égyptienne. Méditez confortablement dessus et vous verrez, cela disparaîtra instantanément.

Mythe 9 – Quand je médite j’ai de l’anxiété et du stresse

Qui a déjà fait de la méditation avec l’intention de réduire son stresse, mais était pris d’anxiété durant la pratique ? Premièrement, je tiens à rappeler que pratiquer la méditation régulièrement aura pour effet de réduire notre stresse au quotidien, en dehors de séances, dans la vie de tous les jours, et cet effet n’est pas à rechercher ou à ressentir à tout prix durant les séances.

Pour mieux comprendre pourquoi en commençant la méditation, une personne peut se sentir anxieuse, prenons par exemple une personne qui après des années de toxicomanie ou d’alcoolisme, décide un jour de s’arrêter. Il va y avoir une période de sevrage durant laquelle elle vivra des moments de stresse, d’anxiété, son corps va se contracter—on appelle ça le manque—elle sera traversée par des idées noire, peut-être des pensées suicidaires, de dépression. Les tibétains disent que c’est lorsqu’on remue la mare que ça sent mauvais …

Eh bien c’est un peu ça ! Vous avez peut-être 30, 40 ans, et que pendant tout ce temps-là vous n’avez jamais essayé d’être en communication avec vous-même, en relation avec vous-même. Il est clair que lorsque vous commencez à méditer et découvrez tout ce qui se passe en vous, dans le mental, dans les pensées, ces choses que l’on nous a appris, forcé, à mettre de côté, vous allez être un petit peu comme cet ancien drogué … il va falloir vous sevrer de toutes ces années où vous n’avez pas établi une bonne relation avec vous-même, pour revenir à un état normal de l’existence … qui est tout simplement de s’écouter.

Écouter sa voix intérieur

Pour ce faire, soyez confiant en vous. Écouter sa voix intérieure et observer son propre fonctionnement est une étape à traverser, dont la durée varie en fonction des gens : quelques jours, quelques semaines, quelques mois. Mais quoi qu’il arrive, cette anxiété va s’arrêter. Si elle arrive lorsque vous êtes en train de méditer les yeux fermés, c’est le bon moment pour les ouvrir doucement, vous reconnecter à la réalité, voir cette peur se dissiper, puis refermer les yeux, sans empressement.

Mythe 10 – J’ai déjà essayé mais je n’y arrive toujours pas

Dans bien des cas, quand une personne me dit avoir essayé et ne pas y arriver, je lui demande : Quelle méditation as-tu essayé ? Les réponses varient : Vipassana, ça m’a stressé et j’ai arrêté, c’est juste pas pour moi. D’autres m’ont dit des choses semblables : J’ai essayé Samatha sur le calme et ça marche pas, je me suis endormi, je suis entré en léthargie … Il existe des milliers de manières de méditer et si une façon ne vous convient pas, ou ne vous convient plus, avant d’abandonner, essayez d’autres formes de méditation.

En voici quelques-une : méditez en vous posant sur votre souffle, en chantant des mantras, en allant revisiter chaque partie de votre corps y compris les parties internes comme les organes, le sang, les bactéries, ce que vous voulez … Ou encore, méditez en portant attention aux sons extérieurs, ou en nommant vos sentiments et vos émotions, ou en observant l’air qui entre dans vos narines et circulent dans votre corps. Méditez en marchant, en fixant une bougie en face de vous, ou si vous avez des animaux domestiques, en regardant votre chien, par exemple. En essayant plusieurs modèles, vous trouverez celle qui correspond le mieux à votre âme, à votre personnalité.

Mythe 11 – Je ne peux pas méditer car je n’ai pas le temps

Si vous êtes encore ici à lire cet article ou regarder cette vidéo, c’est que vous avez su prendre le temps pour le faire. Donc le temps, nous l’avons tous, et cela dépend de la façon dont nous voulons le passer, et pour certains, le “dépenser”. Avez-vous remarqué le temps que vous passez durant la journée à regarder des vidéos intéressantes sur Youtube, ou admirez des photos sur les réseaux-sociaux, ou suivre une émission à la télévision qui là, n’est pas forcément intéressante, ou encore à ne rien faire ? Vous vous rendrez compte combien il est facile d’y récupérer au moins une heure par jour. Bref, méditez par exemple entre 10 à 15 minutes est vraiment possible à tout un chacun, c’est juste une question de priorité.

Finalement, lorsqu’on me dit : Je n’ai pas le temps, je demande alors, À quoi est-ce que tu utilises ton temps ? Comme en session de coaching ou en accompagnement spirituel, lorsque les personnes avec qui je suis marquent leur journée, tout de suite on peut noter le total de temps qu’il reste et se rendre compte qu’effectivement, on en a bien quelque part pour faire de la méditation. Offrons-nous ce temps, du présent à soi.

Conclusion

Juste pour finir, j’oserais avancer l’analogie suivante, l’analogie du sportif. Dans le cadre d’une compétition, il va s’entraîner pendant des heures jour après jour afin d’être le plus performant possible au jour J. Imaginez alors que chaque jour de notre existence soit cette compétition, le moment où nous allons nous montrer, se montrer à soi, et offrir aux autres ce que nous sommes : le meilleur de nous-mêmes.

À partir de là vous allez prendre tous les jours ces 10, 15 minutes ou une heure si vous êtes un fervent méditant. Et le fruit de cet entraînement, vous pourrez alors le mettre en application avec votre travail—aussi bien sur les tâches en solo qu’avec vos collaborateurs—avec votre chéri.e, avec vos enfants, avec vos amis, avec vos animaux, toutes sortes de gens que vous rencontrez. Vous l’aurez compris, le chemin spirituel ce n’est pas juste lorsque vous êtes assis, là, à méditer. Au contraire : là sur le zafu je m’entraîne à la vie spirituelle que je mène dans la vraie vie, mon environnement quotidien. À chaque instant.

Mika Denissot

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